Soucieux de maintenir le niveau de vigilance autour de la sécheresse et d’anticiper les difficultés potentielles de l’été, le Centre régional de crise de Wallonie (CRC-W) a fait le point avec les différents interlocuteurs du secteur de l’eau (représentants des services concernés du SPW, Aquawal et les acteurs de la production et distribution d’eau potable) afin de dresser un bilan météorologique de cet hiver 2019 – 2020 et dresser un bilan sur l’état des réserves en eau souterraine et de surface ainsi que sur les cours d’eau.
1. Précipitations et indice de sécheresse
Les précipitations relevées entre octobre 2019 et mars 2020 ont été relativement abondantes en Wallonie et plus spécifiquement dans les territoires du sud du sillon Sambre et Meuse. Les quantités de précipitations pour cet automne-hiver sont nettement supérieures à celles enregistrées, par exemple entre 2016 et 2017. Actuellement, la situation est similaire à celle de 2019. Quant à l'indice sécheresse de l'IRM, début avril 2020, il était supérieur de 20% à la normale sur la période des 90 derniers jours.
2. Etat de la situation pour les eaux de surface et souterraines
Les pluies de ces derniers mois ont permis de reconstituer les réserves au niveau des barrages-réservoirs. Les débits journaliers des cours d'eau (Meuse, Sambre, Escaut) pour le mois de mars ne sont cependant pas très élevés malgré un hiver ressenti comme plus humide. Enfin, pour les débits sur les cours d'eau non navigables, il n'y a aucun problème sur le réseau.
La remontée des eaux souterraines a débuté entre fin 2019 et a été relativement importante. Pour certaines masses d'eau comme les craies de Hesbaye, les calcaires de Ath-Péruwelz-Soignies et des craies de la Haine, cette remontée n'a cependant été observée qu'à partir de février 2020. Globalement, la recharge hivernale est bonne mais certaines nappes restent à des niveaux relativement bas (comme les craies de Mons). La situation des eaux souterraines restera donc tributaire des températures et des précipitations du printemps et de l'été 2020.
3. Production et distribution d'eau
De manière générale, les indicateurs pour la distribution d'eau potable publique sont favorables. En certains captages, on enregistre même des niveaux plus élevés que les années précédentes (c'est le cas pour La Calamine ou Spontin).
4. Navigation
Tout est opérationnel pour la navigation marchande. Cependant, en raison du confinement, les « voies de plaisance » sont fermées pour le Canal du Centre historique et le Canal de L'Espierres. Quelques écluses limitent aussi leur temps de manœuvre.
En conclusion, les précipitations abondantes survenues durant les mois de février et mars 2020 ont eu un effet bénéfique sur les eaux de surface et les nappes phréatiques en Wallonie, le printemps et l'été 2020 pouvant être abordés de façon sereine. Toutefois, il conviendra de rester attentif aux précipitations et aux températures durant les prochaines semaines, qui pourront avoir un impact déterminant sur la situation au cœur de l'été.